Nature - environnement
André Gattolin – le sénateur parachuté dans le département des Hauts de Seine avec pour seule carte de visite écologiste d’être l’ami de Daniel Cohn-Bendit – a reconnu publiquement le 2 février 2012, dans une intervention faite au Sénat au nom du groupe EE-LV lors de la discussion d’une proposition de loi visant à favoriser la chasse, que « les chasseurs peuvent contribuer à une gestion équilibrée de la nature » notamment par la régulation des populations animales sauvages. Les chasseurs ne pouvaient rêver plus beau cadeau de la part d’un élu se disant écologiste même si cet élu déclarait ensuite que son groupe voterait contre une énième loi d’une extrême complaisance envers les chasseurs les plus extrémistes. Entre autres raisons André Gattolin justifiait d’ailleurs le vote contre cette loi par le souci de ne pas « altérer l’image de la chasse en cautionnant les pratiques les plus irresponsables » !
Une véritable trahison
Être reconnus comme des protecteurs de la nature à travers leur rôle de « régulation » des populations d’animaux sauvages voilà ce que recherchent avant tout les chasseurs. Cela leur permettrait de chasser n’importe quand, n’importe où, pour peu qu’un ministère complaisant décide d’une « régulation », notamment dans les Parcs nationaux, y compris dans les zones centrales, supposées selon les fédérations de chasse et quelques « experts » à leur solde « manquer de prédateurs », prédateurs qu’ils se feraient un plaisir de remplacer. Chasser dans ces zones, c’est un de leurs rêves. Pour eux, ces sanctuaires où la chasse est interdite depuis près d’un demi-siècle maintenant sont un véritable pays de cocagne au carton facile, qui plus est sur des grands ongulés devenus peu méfiants dans ces territoires refuges. Carton facile que sont maintenant les Oies bernaches du Canada qui pouvaient se reposer sur leur statut d’oiseaux protégés pour moins craindre les hommes. Accepter ce nouvel alibi pour faire perdurer et développer un loisir qui consiste à tuer des êtres vivants sans autre nécessité que de s’amuser est une trahison envers tous les protecteurs de la nature qui se battent contre ces prétentions des chasseurs à venir perpétrer leurs méfaits jusque dans ce qui était des refuges inviolables pour toutes les espèces chassables comme pour tous les prétendus « nuisibles ». Cette trahison, André Gattolin l’a commise comme l’a commise le groupe des sénateurs EE-LV qui se prétendent écologistes et dont il a été le porte-parole complaisant. Qui pourra s’opposer à une prétendue « régulation par la chasse » des populations animales sauvages si même les écologistes en reconnaissent la nécessité et le bien-fondé ? !
Comment Monsieur Gattolin et les autres sénateurs qui se disent « écologistes » peuvent-ils être assez naïfs, stupides ou ignares sur ce milieu et cette pratique pour croire que les chasseurs « aiment la nature » ? Les chasseurs n’aiment pas la nature, ils aiment faire parler la poudre, ils aiment tuer. Faut-il rappeler à ces prétendus « écologistes » combien il a été difficile de surmonter le refus obstiné de ces « amoureux de la nature » de ne plus utiliser de plomb dans leurs cartouches malgré les pollutions des sols et des eaux qu’ils occasionnaient, malgré les canards granivores qui mourraient de saturnisme ? Faut-il leur rappeler que les bouquetins que les chasseurs veulent maintenant réguler dans les Parcs nationaux ont failli disparaitre à cause de ce « sport » sanguinaire ? Faut-il leur mettre sous le nez la longue liste des espèces en danger d’extinction ou disparues à cause cette chasse ? Faut-il leur expliquer que cette « prédation » par la chasse n’a rien d’une régulation naturelle (en particulier : ce sont les individus les plus robustes, les meilleurs reproducteurs ou reproductrices qui sont tués pour le trophée ou la viande) et qu’elle a de nombreux effets pervers par les dérangements qu’elle occasionne ? Peut-être faut-il leur rappeler tout cela car à force de vouloir être un parti « généraliste » dit de « gouvernement », EE-LV, soucieux avant tout d’électoralisme, est en train d’oublier ses fondamentaux.
Être reconnus comme des protecteurs de la nature à travers leur rôle de « régulation » des populations d’animaux sauvages voilà ce que recherchent avant tout les chasseurs. Cela leur permettrait de chasser n’importe quand, n’importe où, pour peu qu’un ministère complaisant décide d’une « régulation », notamment dans les Parcs nationaux, y compris dans les zones centrales, supposées selon les fédérations de chasse et quelques « experts » à leur solde « manquer de prédateurs », prédateurs qu’ils se feraient un plaisir de remplacer. Chasser dans ces zones, c’est un de leurs rêves. Pour eux, ces sanctuaires où la chasse est interdite depuis près d’un demi-siècle maintenant sont un véritable pays de cocagne au carton facile, qui plus est sur des grands ongulés devenus peu méfiants dans ces territoires refuges. Carton facile que sont maintenant les Oies bernaches du Canada qui pouvaient se reposer sur leur statut d’oiseaux protégés pour moins craindre les hommes. Accepter ce nouvel alibi pour faire perdurer et développer un loisir qui consiste à tuer des êtres vivants sans autre nécessité que de s’amuser est une trahison envers tous les protecteurs de la nature qui se battent contre ces prétentions des chasseurs à venir perpétrer leurs méfaits jusque dans ce qui était des refuges inviolables pour toutes les espèces chassables comme pour tous les prétendus « nuisibles ». Cette trahison, André Gattolin l’a commise comme l’a commise le groupe des sénateurs EE-LV qui se prétendent écologistes et dont il a été le porte-parole complaisant. Qui pourra s’opposer à une prétendue « régulation par la chasse » des populations animales sauvages si même les écologistes en reconnaissent la nécessité et le bien-fondé ? !
Comment Monsieur Gattolin et les autres sénateurs qui se disent « écologistes » peuvent-ils être assez naïfs, stupides ou ignares sur ce milieu et cette pratique pour croire que les chasseurs « aiment la nature » ? Les chasseurs n’aiment pas la nature, ils aiment faire parler la poudre, ils aiment tuer. Faut-il rappeler à ces prétendus « écologistes » combien il a été difficile de surmonter le refus obstiné de ces « amoureux de la nature » de ne plus utiliser de plomb dans leurs cartouches malgré les pollutions des sols et des eaux qu’ils occasionnaient, malgré les canards granivores qui mourraient de saturnisme ? Faut-il leur rappeler que les bouquetins que les chasseurs veulent maintenant réguler dans les Parcs nationaux ont failli disparaitre à cause de ce « sport » sanguinaire ? Faut-il leur mettre sous le nez la longue liste des espèces en danger d’extinction ou disparues à cause cette chasse ? Faut-il leur expliquer que cette « prédation » par la chasse n’a rien d’une régulation naturelle (en particulier : ce sont les individus les plus robustes, les meilleurs reproducteurs ou reproductrices qui sont tués pour le trophée ou la viande) et qu’elle a de nombreux effets pervers par les dérangements qu’elle occasionne ? Peut-être faut-il leur rappeler tout cela car à force de vouloir être un parti « généraliste » dit de « gouvernement », EE-LV, soucieux avant tout d’électoralisme, est en train d’oublier ses fondamentaux.
Une position platement électoraliste et opportuniste
Ne soyons donc pas naïf non plus. Lorsqu’on lit l’intervention de Gattolin, on comprend vite qu’il s’agit de ménager la chèvre, les associations de protection de la nature et notamment la LPO dont les adhérents sont des électeurs en puissance et le chou, les chasseurs qu’il ne faut pas se mettre à dos pour essayer de gagner quelques voix chez les ruraux. Bref, en ces périodes électorales, il s’agit de ne se mettre à dos aucun lobby, de ne choquer personne, de satisfaire tout le monde ou du moins d’essayer, d’où cette façon de caresser les chasseurs dans le sens du poil tout en reprenant les mesures ponctuelles demandées par la LPO pour gommer les excès les plus manifestes de cette loi scélérate.
Jusqu’à ce revirement des Sénateurs EE-LV, Les Verts ou les différentes organisations et partis qui les ont précédés, sans proposer de supprimer la chasse, ont toujours mis en évidence son caractère nocif pour la nature et les espèces sauvages et ont proposé des mesures visant à la restreindre comme à restreindre le droit de chasse. Jamais il n’a été question de reconnaître aux chasseurs un statut quelconque de protecteurs de la nature et de gestionnaires de celle-ci. C’est seulement avec la création d’EE-LV et la publication de son programme tiédasse que les choses changent. Dans ce programme on peut lire en effet « Des efforts ont été faits dans le milieu [des chasseurs] et certaines fédérations de chasse ont pris un tournant positif en matière de gestion de protection de l’espace et de la faune » (p. 12 du document en ligne) Dans ce texte se trouvent en creux la position que les sénateurs EE-LV ont prise dans la déclaration lue par Gattolin, le reniement et la trahison de tous les protecteurs authentiques des animaux et de la nature : il faut être singulièrement culotté pour affirmer que les fédérations de chasse protègent la faune… à coups de fusil. Finalement à quelques nuances près EE-LV et les sénateurs EE-LV disent la même chose que le lobby des chasseurs à l’origine de cette nouvelle loi. Dans l’exposé des motifs, on peut lire en effet : « La présente proposition de loi portant diverses dispositions d’ordre cynégétique est constituée de dispositions apparues nécessaires pour permettre aux chasseurs l’accomplissement de leur passion dans les meilleures conditions tout en leur reconnaissant une contribution importante à la préservation des territoires » et un peu plus loin dans le texte : « acteurs importants de la protection de la nature, les chasseurs ont besoin d’être légitimés dans leur engagement » (sic !)
Ne soyons donc pas naïf non plus. Lorsqu’on lit l’intervention de Gattolin, on comprend vite qu’il s’agit de ménager la chèvre, les associations de protection de la nature et notamment la LPO dont les adhérents sont des électeurs en puissance et le chou, les chasseurs qu’il ne faut pas se mettre à dos pour essayer de gagner quelques voix chez les ruraux. Bref, en ces périodes électorales, il s’agit de ne se mettre à dos aucun lobby, de ne choquer personne, de satisfaire tout le monde ou du moins d’essayer, d’où cette façon de caresser les chasseurs dans le sens du poil tout en reprenant les mesures ponctuelles demandées par la LPO pour gommer les excès les plus manifestes de cette loi scélérate.
Jusqu’à ce revirement des Sénateurs EE-LV, Les Verts ou les différentes organisations et partis qui les ont précédés, sans proposer de supprimer la chasse, ont toujours mis en évidence son caractère nocif pour la nature et les espèces sauvages et ont proposé des mesures visant à la restreindre comme à restreindre le droit de chasse. Jamais il n’a été question de reconnaître aux chasseurs un statut quelconque de protecteurs de la nature et de gestionnaires de celle-ci. C’est seulement avec la création d’EE-LV et la publication de son programme tiédasse que les choses changent. Dans ce programme on peut lire en effet « Des efforts ont été faits dans le milieu [des chasseurs] et certaines fédérations de chasse ont pris un tournant positif en matière de gestion de protection de l’espace et de la faune » (p. 12 du document en ligne) Dans ce texte se trouvent en creux la position que les sénateurs EE-LV ont prise dans la déclaration lue par Gattolin, le reniement et la trahison de tous les protecteurs authentiques des animaux et de la nature : il faut être singulièrement culotté pour affirmer que les fédérations de chasse protègent la faune… à coups de fusil. Finalement à quelques nuances près EE-LV et les sénateurs EE-LV disent la même chose que le lobby des chasseurs à l’origine de cette nouvelle loi. Dans l’exposé des motifs, on peut lire en effet : « La présente proposition de loi portant diverses dispositions d’ordre cynégétique est constituée de dispositions apparues nécessaires pour permettre aux chasseurs l’accomplissement de leur passion dans les meilleures conditions tout en leur reconnaissant une contribution importante à la préservation des territoires » et un peu plus loin dans le texte : « acteurs importants de la protection de la nature, les chasseurs ont besoin d’être légitimés dans leur engagement » (sic !)
Un revirement jamais débattu
On lisait dans le programme de 1981 des écologistes : « La France abrite 120 000 espèces animales (5 à 10% des espèces terrestres)(…) mais (…) il reste 5 ou 6 couples de balbuzards pêcheurs, 10 à 15 de gypaètes barbus, 50 à 80 grands ducs. Même le hérisson, la taupe, le lièvre, le lérot sont en régression. Quelles sont les causes principales de ces disparitions ? Le prélèvement excessif est source de raréfaction. (…) 2,2 millions de Français sont chasseurs [le nombre a baissé depuis de près de la moitié] avec des armes de plus en plus perfectionnées, des routes de plus en plus nombreuses qui permettent de pénétrer en voiture au plus profond de la campagne [aujourd’hui il y a les 4x4]. Le gibier n’y a pas résisté » (Ecologie, le pouvoir de vivre, 1981, p.24). Dans les dernières versions du « livre des Verts » on pouvait lire sous le titre « Chasser n’est pas jouer » : « Les Verts, s’il ne sont pas philosophiquement pro-chasse, ne mettent pas dans la même gibecière tous les chasseurs et le lobby de « l’extrême chasse », défenseur du viandard qui s’obstine à décimer des populations d’oiseaux, clamant haut et fort son mépris des lois (…) Compte tenu du danger qu’elle [la chasse] représente pour les personnes et les biens, la chasse exige des précautions particulières et un renforcement de la législation en vigueur »(Le nouveau livre des Verts, 1999, p. 235) Le texte est peut-être plus modéré que celui de 1981 mais il n’est pas question de reconnaître les chasseurs comme des protecteurs et gestionnaires avisés de la nature, les Verts s’affirment encore clairement anti-chasse. En outre les dessins extraits de Charlie Hebdo qui illustrent les textes de cet ouvrage sont des caricatures anti-chasse assez féroces. Page 20 par exemple, on trouve une caricature due à Luz dans laquelle un rambo, armé jusqu’aux dents, avec à ses pieds des animaux tués et une bouteille de vin vide, éructe « Quelqu’un qui n’aime pas la mort ne mérite pas de vivre » et tire sur un panneau électoral sur lequel on peut lire « Non à la chasse, votez Blandin » Voir aussi celles des pages 234 et 238 qui ne manquent pas de sel… Le ton était donné : même si dans les mesures proposées ne figurait pas l’abolition de la chasse, les Verts étaient nettement du côté de ceux qui condamnent ce passe-temps mortifère. Comme souvent dans ce parti qui veut donner des leçons de démocratie et de bonnes pratiques à la Terre entière, un changement radical des principes fondamentaux s’est produit sans débat, subrepticement, à l’occasion de la réécriture du programme par un petit groupe sans légitimité, les militants n’y voyant que du feu. D’ailleurs, certains croient encore en toute bonne foi, comme beaucoup de
On lisait dans le programme de 1981 des écologistes : « La France abrite 120 000 espèces animales (5 à 10% des espèces terrestres)(…) mais (…) il reste 5 ou 6 couples de balbuzards pêcheurs, 10 à 15 de gypaètes barbus, 50 à 80 grands ducs. Même le hérisson, la taupe, le lièvre, le lérot sont en régression. Quelles sont les causes principales de ces disparitions ? Le prélèvement excessif est source de raréfaction. (…) 2,2 millions de Français sont chasseurs [le nombre a baissé depuis de près de la moitié] avec des armes de plus en plus perfectionnées, des routes de plus en plus nombreuses qui permettent de pénétrer en voiture au plus profond de la campagne [aujourd’hui il y a les 4x4]. Le gibier n’y a pas résisté » (Ecologie, le pouvoir de vivre, 1981, p.24). Dans les dernières versions du « livre des Verts » on pouvait lire sous le titre « Chasser n’est pas jouer » : « Les Verts, s’il ne sont pas philosophiquement pro-chasse, ne mettent pas dans la même gibecière tous les chasseurs et le lobby de « l’extrême chasse », défenseur du viandard qui s’obstine à décimer des populations d’oiseaux, clamant haut et fort son mépris des lois (…) Compte tenu du danger qu’elle [la chasse] représente pour les personnes et les biens, la chasse exige des précautions particulières et un renforcement de la législation en vigueur »(Le nouveau livre des Verts, 1999, p. 235) Le texte est peut-être plus modéré que celui de 1981 mais il n’est pas question de reconnaître les chasseurs comme des protecteurs et gestionnaires avisés de la nature, les Verts s’affirment encore clairement anti-chasse. En outre les dessins extraits de Charlie Hebdo qui illustrent les textes de cet ouvrage sont des caricatures anti-chasse assez féroces. Page 20 par exemple, on trouve une caricature due à Luz dans laquelle un rambo, armé jusqu’aux dents, avec à ses pieds des animaux tués et une bouteille de vin vide, éructe « Quelqu’un qui n’aime pas la mort ne mérite pas de vivre » et tire sur un panneau électoral sur lequel on peut lire « Non à la chasse, votez Blandin » Voir aussi celles des pages 234 et 238 qui ne manquent pas de sel… Le ton était donné : même si dans les mesures proposées ne figurait pas l’abolition de la chasse, les Verts étaient nettement du côté de ceux qui condamnent ce passe-temps mortifère. Comme souvent dans ce parti qui veut donner des leçons de démocratie et de bonnes pratiques à la Terre entière, un changement radical des principes fondamentaux s’est produit sans débat, subrepticement, à l’occasion de la réécriture du programme par un petit groupe sans légitimité, les militants n’y voyant que du feu. D’ailleurs, certains croient encore en toute bonne foi, comme beaucoup de
chasseurs et de promeneurs, qu’EE-LV est « anti-chasse ». C’était vrai naguère pour Les Verts, cela ne l’est plus aujourd’hui. Et ce n’est pas la première fois que de tels changements radicaux dans les programmes et les principes se produisent. Cela a déjà été le cas, par exemple, sur un sujet aussi essentiel que la démographie sur laquelle EE-LV observe le mutisme le plus absolu ayant remisé les professions de foi antinatalistes au vestiaire des idées politiquement non correctes, réputées (à tort ?) mauvaises sur le plan électoral. Et en ce qui concerne la politique du logement, on ne voit guère, mis à part une surenchère, ce qui distingue les propositions d’EE-LV de celles de la gauche classique. Etc., etc. …
Manifestation anti-corrida Bilbao, août 2009
« Les Taureaux s’ennuient le dimanche lorsqu’il s’agit de mourir pour nous »
Pour toutes les questions concernant la chasse et le statut des animaux, sauvages ou domestiques, le flou est de mise. D’un côté, selon le programme officiel d’EE-LV « Vivre mieux, vers la société écologique », il faut proposer au parlement une loi qui fera passer l’animal du statut de « bien meuble » à celui d’être vivant. « Le bien-être animal sera pris en compte dans les politiques thématiques (transport, abattage et bâtiments en agriculture, animalerie, cirques…) et les pratiques brutales, cruelles et indignes seront proscrites » (p. 12) D’un autre côté Eva Joly, candidate officielle du parti EE-LV déclare : « La corrida est très populaire dans le Sud de l'Europe et il convient d'empêcher que cela se développe ailleurs que là où c'est ancré dans les traditions. Il faut limiter l'accès à ce spectacle aux adultes. » Elle ajoute : « Je suis hésitante sur une interdiction, car en Espagne, cela fait partie vraiment de la culture. Une interdiction ne peut se faire que progressivement, en concertation avec les populations locales. » En aucun cas l’ancienne magistrate ne songe aux animaux, aux taureaux torturés, aux chevaux éventrés. Si cela n’est pas un ensemble de «pratiques brutales, cruelles et indignes »… Où donc est la cohérence ?
De même le programme d’EE-LV veut interdire les « chasses particulièrement cruelles ». Toute chasse est cruelle, mais il y en a qui sont encore plus cruelles que d’autres. Personne ne peut contester que parmi ces dernières, la chasse à courre, survivance d’un passé révolu, est dans le peloton de tête. Or, l’ancienne magistrate récemment convertie à l’écologie ne manifeste pas sur ce sujet le zèle des néophytes. Elle considère quant à elle que «La chasse à courre est aussi une chasse ancestrale et très implantée dans certaines régions, et donc ma réponse est la même [que pour la corrida, elle ne souhaite pas l’interdire]. Il y va du respect des cultures locales, des régions, des identités culturelles.»
Pour toutes les questions concernant la chasse et le statut des animaux, sauvages ou domestiques, le flou est de mise. D’un côté, selon le programme officiel d’EE-LV « Vivre mieux, vers la société écologique », il faut proposer au parlement une loi qui fera passer l’animal du statut de « bien meuble » à celui d’être vivant. « Le bien-être animal sera pris en compte dans les politiques thématiques (transport, abattage et bâtiments en agriculture, animalerie, cirques…) et les pratiques brutales, cruelles et indignes seront proscrites » (p. 12) D’un autre côté Eva Joly, candidate officielle du parti EE-LV déclare : « La corrida est très populaire dans le Sud de l'Europe et il convient d'empêcher que cela se développe ailleurs que là où c'est ancré dans les traditions. Il faut limiter l'accès à ce spectacle aux adultes. » Elle ajoute : « Je suis hésitante sur une interdiction, car en Espagne, cela fait partie vraiment de la culture. Une interdiction ne peut se faire que progressivement, en concertation avec les populations locales. » En aucun cas l’ancienne magistrate ne songe aux animaux, aux taureaux torturés, aux chevaux éventrés. Si cela n’est pas un ensemble de «pratiques brutales, cruelles et indignes »… Où donc est la cohérence ?
De même le programme d’EE-LV veut interdire les « chasses particulièrement cruelles ». Toute chasse est cruelle, mais il y en a qui sont encore plus cruelles que d’autres. Personne ne peut contester que parmi ces dernières, la chasse à courre, survivance d’un passé révolu, est dans le peloton de tête. Or, l’ancienne magistrate récemment convertie à l’écologie ne manifeste pas sur ce sujet le zèle des néophytes. Elle considère quant à elle que «La chasse à courre est aussi une chasse ancestrale et très implantée dans certaines régions, et donc ma réponse est la même [que pour la corrida, elle ne souhaite pas l’interdire]. Il y va du respect des cultures locales, des régions, des identités culturelles.»
Avec de tels propos, il n’est pas étonnant que Madame Joly ne décolle pas dans les sondages. Rappelons incidemment que, l’Angleterre, pays des traditions s’il en existe un, a renoncé aux chasses à courre… Pourquoi n’y a-t-il pas eu de recadrage de la part de la direction d’EE-LV si prompte à s’émouvoir lorsqu’Eva Joly s’en prend, à juste titre pourtant, à François Hollande sur le nucléaire ? Il est vrai que ni les chevaux des picadors, les taureaux, les chiens de meute, les cerfs et tout le petit peuple de plumes et de poils que battues et chasses à courre terrorisent et mettent en danger ne risquent de faire capoter l’accord conclu avec le PS et les sièges de député qui sont à la clé. Les associations, comme « Convention Vie et Nature » qui ont demandé à Eva Joly et à EE-LV de lever les ambiguïtés de leurs prises de position n’ont eu que le silence pour réponse.
Certes dans les circonstances actuelles, il faut tout faire pour battre le président sortant, un individu dangereux pour la faune et la flore comme pour beaucoup d’autres choses. Mais il n’y a pas à l’heure actuelle de raison vraiment puissante qui pousse à choisir pour cela le vote de la candidate EE-LV, le vote Eva Joly. Même ses positions sur le nucléaire souffrent d’une ambigüité, la même que celle qui vient d’être mise en évidence pour la chasse mais en sens inverse. Sa fermeté n’est guère crédible puisqu’au-delà de ses paroles, elle porte les couleurs d’un parti qui a capitulé en rase campagne en signant un accord qui garantit une longue vie à cette industrie mortifère.
Annexes
•Voici le passage de la déclaration d’André Gattolin au Sénat le 2 février 2012 :
« Nous reconnaissons que les chasseurs peuvent contribuer à une gestion équilibrée de la nature et nous n’ignorons pas les difficultés de régulation des populations (comme celle notamment des sangliers). Il y a parmi les chasseurs de vrais amoureux de la nature et qui, de plus en plus souvent, se battent aux côtés des écologistes contre certains projets »
●NB 1: Si les écologistes défendent l’environnement et la nature, les chasseurs défendent leur terrain de jeu. Dans certains cas, cela peut entraîner des convergences d’intérêt et comme les chasseurs sont un lobby puissant, cela peut être efficace. De là à s’appuyer sur cette convergence d’intérêts occasionnelle pour justifier la chasse et attribuer un brevet d’ami et protecteur de la nature à certains chasseurs en tant que chasseurs est intellectuellement malhonnête et écologiquement scandaleux.
●NB 2 : La question des sangliers ou les pompiers pyromanes.
Avant de raconter n’importe quelles balivernes, je conseille à André Gatttolin, Vincent Placé et ses troupes la lecture de l’ouvrage de Pascal Etienne, Le sanglier, Delachaux et Niestlé, Paris 2003 qui constitue une somme des connaissances sur cette espèce. Je leur conseille tout particulièrement de lire le texte suivant qui en est un court extrait. Il ne dispense cependant pas de la lecture de tout l’ouvrage si l’on veut vraiment connaître le cas de cette espèce et éviter de colporter des bêtises à son sujet.
« La soi-disant « gestion » de l’espèce [le Sanglier] incita nombre d’adeptes à libérer en France, sans discernement, des animaux issus d’élevage, avec tous les risques que cela comporte. La cause première est en réalité une mauvaise maîtrise des populations sauvages qui déclinent sous les prélèvements abusifs. De tels sangliers d’élevage sont souvent élevés dans des conditions de promiscuité, de mauvaise hygiène, et peuvent être porteurs de maladies latentes. Le risque majeur consiste surtout en une possible pollution génétique car les partisans de ces lâchers n’hésitent pas, pour augmenter la vitesse de croissance et la fécondité, à croiser les individus de souche pure avec des porcs domestiques » (p. 149, souligné par moi JFD)
La passion-chasse n’est pas une passion-nature. Les chasseurs ne sont pas et n’ont pas à être de quelque façon que ce soit des « gestionnaires de la Nature », à supposer que celle-ci ait besoin de gestionnaires. A mon humble avis, elle se gère bien mieux seule.
●NB 3 : Heureusement qu'il y a la chasse à courre...
Voici la question d'un « amoureux de la nature » et la réponse par l'ONCFS (Office national de la chasse et de la faune sauvage) :
« Je souhaiterais chasser le sanglier à l’épieu. Quelle est la réglementation ?
La chasse à l’épieu ne fait pas partie des modes de chasse autorisées en France. Toutefois, vous pouvez utiliser un épieu pour mettre à mort l’animal lorsqu’il est déjà capturé, c’est plus spécialement le cas d’un sanglier aux abois en chasse à courre ou d’un sanglier blessé par le tir d’une arme à feu et au ferme. » Il n'y a pas à dire la chasse à courre est une belle tradition, bien barbare qu'il faut maintenir à tout prix au nom des identités culturelles, celles des Rois Francs, sans doute, Madame Joly?
•Voici le passage de la déclaration d’André Gattolin au Sénat le 2 février 2012 :
« Nous reconnaissons que les chasseurs peuvent contribuer à une gestion équilibrée de la nature et nous n’ignorons pas les difficultés de régulation des populations (comme celle notamment des sangliers). Il y a parmi les chasseurs de vrais amoureux de la nature et qui, de plus en plus souvent, se battent aux côtés des écologistes contre certains projets »
●NB 1: Si les écologistes défendent l’environnement et la nature, les chasseurs défendent leur terrain de jeu. Dans certains cas, cela peut entraîner des convergences d’intérêt et comme les chasseurs sont un lobby puissant, cela peut être efficace. De là à s’appuyer sur cette convergence d’intérêts occasionnelle pour justifier la chasse et attribuer un brevet d’ami et protecteur de la nature à certains chasseurs en tant que chasseurs est intellectuellement malhonnête et écologiquement scandaleux.
●NB 2 : La question des sangliers ou les pompiers pyromanes.
Avant de raconter n’importe quelles balivernes, je conseille à André Gatttolin, Vincent Placé et ses troupes la lecture de l’ouvrage de Pascal Etienne, Le sanglier, Delachaux et Niestlé, Paris 2003 qui constitue une somme des connaissances sur cette espèce. Je leur conseille tout particulièrement de lire le texte suivant qui en est un court extrait. Il ne dispense cependant pas de la lecture de tout l’ouvrage si l’on veut vraiment connaître le cas de cette espèce et éviter de colporter des bêtises à son sujet.
« La soi-disant « gestion » de l’espèce [le Sanglier] incita nombre d’adeptes à libérer en France, sans discernement, des animaux issus d’élevage, avec tous les risques que cela comporte. La cause première est en réalité une mauvaise maîtrise des populations sauvages qui déclinent sous les prélèvements abusifs. De tels sangliers d’élevage sont souvent élevés dans des conditions de promiscuité, de mauvaise hygiène, et peuvent être porteurs de maladies latentes. Le risque majeur consiste surtout en une possible pollution génétique car les partisans de ces lâchers n’hésitent pas, pour augmenter la vitesse de croissance et la fécondité, à croiser les individus de souche pure avec des porcs domestiques » (p. 149, souligné par moi JFD)
La passion-chasse n’est pas une passion-nature. Les chasseurs ne sont pas et n’ont pas à être de quelque façon que ce soit des « gestionnaires de la Nature », à supposer que celle-ci ait besoin de gestionnaires. A mon humble avis, elle se gère bien mieux seule.
●NB 3 : Heureusement qu'il y a la chasse à courre...
Voici la question d'un « amoureux de la nature » et la réponse par l'ONCFS (Office national de la chasse et de la faune sauvage) :
« Je souhaiterais chasser le sanglier à l’épieu. Quelle est la réglementation ?
La chasse à l’épieu ne fait pas partie des modes de chasse autorisées en France. Toutefois, vous pouvez utiliser un épieu pour mettre à mort l’animal lorsqu’il est déjà capturé, c’est plus spécialement le cas d’un sanglier aux abois en chasse à courre ou d’un sanglier blessé par le tir d’une arme à feu et au ferme. » Il n'y a pas à dire la chasse à courre est une belle tradition, bien barbare qu'il faut maintenir à tout prix au nom des identités culturelles, celles des Rois Francs, sans doute, Madame Joly?
Iconographie.
Marcassin, Sander van der Vel, wikicommons,
Fin de chasse à courre, cerf mort, One voice
Cerf dont la machoire a été brisée pendant la chasse à courre, One voice
Manifestation anti-corrida, Ekinez Sorta, wikicommon
Taureau achevé, anonyme, wikicommons
Sanglier sauvage, WildZwign, wikicommons,
Le sanglier de Calydon, gravure de Régius pour Les métamorphoses d'Ovide, Livre VIII, 281 - 317
Marcassin, Sander van der Vel, wikicommons,
Fin de chasse à courre, cerf mort, One voice
Cerf dont la machoire a été brisée pendant la chasse à courre, One voice
Manifestation anti-corrida, Ekinez Sorta, wikicommon
Taureau achevé, anonyme, wikicommons
Sanglier sauvage, WildZwign, wikicommons,
Le sanglier de Calydon, gravure de Régius pour Les métamorphoses d'Ovide, Livre VIII, 281 - 317
Samedi 4 Février 2012
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